Le Commandant (ER) Pierre STEINMANN s’est éteint le 22 mars 2022, il avait 88 ans. Celui qui rêvait de l’Ecole Boulle eût le destin d’un soldat et c’est en dilettante qu’il s’adonnât à sa passion. Il était curieux, lisait beaucoup, écrivait aussi : « La Trace du Colporteur » montrait les rigueurs des hivers vosgiens et Pierre est parti au lendemain du printemps.

Pierre STEINMANN était un conseiller précieux, il nous a aidés à plusieurs reprises, de par son expertise d’ancien officier, et également de par sa situation géographique : le 1er Bataillon d’Eure-et-Loir a séjourné à Bourges, ainsi que d’autres acteurs de notre histoire, comme Pierre BAZILLE.

« Mon Commandant, nous avions un lien particulier, et rare, de respect mutuel depuis bien plus de trente années où nous avons traversé, ensemble, bien des épreuves communes. Nous fûmes un temps de la même arme et si nous n’avions pas les mêmes idées, nous nous écoutions sans colère. En 1996, tu accompagnas un proche vers sa dernière demeure avec un claquement de talons qui reste encore dans nos mémoires. C’est ce même claquement de talons que nous t’adressons en dernier hommage. »

Les obsèques de Pierre STEINMANN ont eu lieu à Bourges lundi 28 mars 2022 en l’église Sainte-Barbe, patronne de ces artilleurs dont il fût, sans doute un dernier clin d’oeil.

L’année 2021 s’est achevée avec ses joies et ses peines.

Ses peines, avec la disparition de Robert CREANGE en décembre. Ancien Secrétaire Général de la Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants et Patriotes, il avait accepté notre demande de parrainage auprès de la FNDIRP. En juillet 1942, la famille de Robert CREANGE tenta de passer en zone libre mais ses parents, dénoncés par le passeur, furent arrêtés et disparurent à Auschwitz. Robert et sa soeur Françoise (1929-2019) échappèrent à l’arrestation. Robert CREANGE avait 90 ans.

Disparition également de Maurice RAVANNE à l’âge de 88 ans. Figure marquante du paysage politique et associatif du Drouais, il avait publié en 2013 un très bel ouvrage, « La Souris », l’histoire de son père, Jacques RAVANNE, et de sa locomotive Mikado en juin 1940. La communauté cheminote avait apprécié.

Ses joies, avec l’hommage rendu en sa présence par les cheminots CGT de Dreux à Jacques BUREAU. Le local syndical inauguré Boulevard Pasteur porte maintenant le nom de Jacques et de sa mère, Suzanne BUREAU, tous deux cheminots et résistants. Suzanne BUREAU avait été Maire de Vernouillet en 1945, une des premières femmes à occuper cette charge.

En marge des cérémonies de 2021, quelques recommandations de lecture :

En 2008, en relation avec Jean-Paul SORAND, alors Maire de Châtaincourt, nous avions reconstitué les événements qui avaient conduit à la mort de Jean BERTOTTO. Depuis, nos recherches se sont poursuivies et ont permis de présenter en 2014 un nouvel hommage enrichi de l’identification du mystérieux aviateur. Aujourd’hui, en 2021, nous apportons de nouveaux éléments.

Michel BLAISE nous a quittés ce 22 juillet 2021 sur la route de ses quatre-vingt-dix ans.

L’Histoire de nos terres, notre Histoire, repose sur des murs de mémoire ; Michel était l’un de ces murs.

Animé d’une passion sans faille doublée d’une précision millimétrée, il était de ces humbles qui, pour eux, ne revendiquent rien, et qui sont les véritables acteurs de la mémoire des hommes. Enfant et adolescent, Michel avait connu les temps de la guerre, de l’occupation, de la Résistance, de la Libération (à laquelle participa son père).

De ces temps qui ne sont pas si lointains, Michel avait eu à coeur de préserver le contenu et de s’aventurer au-delà. Ses enquêtes, précises, documentées et argumentées sur les combats de 1940 dans la région ont notamment contribué aux travaux de Jean-Jacques FRANCOIS, référence incontestable de cette période.

Passionné d’aviation, Michel BLAISE avait regroupé et exploité une documentation rare. Nous avons consacré de très nombreuses heures à travailler ensemble sur les filières d’évasion des aviateurs dans notre département. Grâce à lui, nous avons pu, en de grands moments de partage, connaître de remarquables avancées et, parfois, faire mentir les légendes. Ce travail se poursuit encore aujourd’hui et les bases de données établies par Michel restent un outil indispensable.

Michel était un ami sincère. Il appartenait aussi à une corporation qui nous est chère, celle des cheminots. Pour conclure, nous reprendrons les mots de tes petits-enfants : « You will be missed ».

A cet hommage, nous associons le souvenir d’Yvette BLAISE, disparue en 2016 ; une femme qui connaissait la valeur de la terre.

Victimes des vagues d’arrestations qui frappent durement la Résistance au cours de l’hiver 1943-1944, ils sont d’abord détenus à la prison de Chartres puis transférés à Fresnes dans la nuit du 7 au 8 mars 1944. C’est au sein de cette prison qu’un tribunal militaire allemand, réuni du 13 au 15 mars, décide de leur condamnation à mort.

Ils s’appelaient Pierre BOUTIER, Roger CALBRIS, Marcel CARTRON, Maurice CLERET, Gilbert DAMAS, François DARGENT, Jean DELORME, Maurice DUMAIS, Paul ESPERET, Élie GALLOU, Albert GAUTIER, André GILLET, Joseph GIRARD, Spada GIRARD, Maurice HONORE, René LE GALL, Bernard LEGER, Pierre MARTIN, Maurice PELTIEZ, René RION, Marcel ROBLOT, Pierre SADORGE, Noé SADORGE, Omer SADORGE, Roger SAGET, Jean SALIOU, Louis SAVOURE, Pierre SEDILLOT, Edmond SIGNORET, Jules VARIN, Clovis VIGNY.

Immortels !

de Camille LEDIGARCHER et Gaëlle RICHARDEAU, édité par le Comité Départemental du Souvenir des Fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, 2019 – Postface d’Odette NILES.
Le camp de Voves y est évoqué, lors du transfert des internés de Châteaubriant

Dans L’Homme du Lager, Shawna GAZZOLO et Emma TREYSSEDE font apparaître un personnage que nous connaissons bien : Henri RAMOLET, déporté à Buchenwald le 15 août 1944.