Jean ANSQUER est né le 18 avril 1924 aux Ressuintes, il est l’aîné d’une famille d’agriculteurs qui comptera sept enfants. Les ANSQUER vivent à Magny sur la commune des Châtelets.

La récupération d’un tract britannique vaut à Jean une première arrestation le 16 juin 1942. Il est libéré, mais une seconde arrestation, liée à une dénonciation, survient le 26 février 1943. Les autorités allemandes n’indiquent pas le motif de l’arrestation. Dans un courrier du 3 mars 1943 adressé à son supérieur, Pierre LE BAUBE, le sous-préfet de Dreux mentionne quatre arrestations, celles de Louis PELLETIER, Marcel RENAUD, Manuel SOTO et Jean ANSQUER.

Jean ANSQUER est transféré à Compiègne-Royallieu et enregistré sous la matricule 18200 au Fronstalag 122, dans l’attente d’une très probable déportation.

Jean a le temps de faire parvenir un courrier à ses parents, Yves et Marie ANSQUER, il y demande « des vêtements chauds, du linge et une paire de chaussures en bon état ». C’est le dernier message qui parviendra à la famille. Les conditions d’internement à Compiègne sont, pour tous, très difficiles. Jean tombe malade, il est évacué à l’hôpital général, 42 rue de Paris. C’est là qu’il décède le 29 mars 1943, à l’approche de ses dix-neuf ans.

Le corps est ramené aux Châtelets où il repose aux côtés de son père, Yves ANSQUER, Maire de la commune des Châtelets de 1945 à 1979.

Le nom de Jean ANSQUER figure sur une plaque apposée à l’entrée de la mairie du village.

Jean ANSQUER laisse un précieux témoignage, un carnet précieusement conservé où figurent, manuscrits, les noms d’une quarantaine d’hommes ayant séjourné à Compiègne en même temps que lui.

Certains de ces noms comportent des erreurs de transcription. La plupart sont clairement identifiables, ils viennent d’Eure-et-Loir, du Loiret, du Loir-et-Cher, du Cher... Parfois, une adresse complète le nom.

On retrouve plusieurs de ces hommes dans le convoi de déportation qui quitte Compiègne le 20 avril 1943 à destination de Mauthausen :

- Claude AUBERT, de Nogent-le-Rotrou, mort en déportation à Ebensee
(Parti par le convoi du 16 avril 1943)
- Bernard BARRE, de Pithiviers, mort en déportation à Ebensee
- Daniel BIGOT, de Blois, rentré
- Robert BLONDEAU, de Bourges, rentré
- Georges BRESIL, de Maintenon, rentré
- Pierre BRETON, de Blois, rentré
- Maurice CHABREDIER, de Bourges, rentré
- Paul CHALLINE, de Pithiviers, mort en déportation à Buchenwald
- Emile CHENE, de Reuilly, rentré
- Clément DEMAIFFE, rentré ( ? )
- Gilbert DEMAY, de Mehun-sur-Yèvre, mort en déportation à Mauthausen
- Georges DROUET, de Bourges, mort en déportation à Mauthausen
- Marcel DUMOULIN, de Pithiviers, mort en déportation à Mauthausen
- Emile DUPEUX, de Janville, rentré
(déporté à Eisenberg, dépendant de Flossenburg)
- Louis DUTHE, de Trélazé, mort en déportation à Hartheim
- Maurice FOUCAULT, de Nogent-le-Rotrou, mort au retour à Nancy
- Romain FOURE, de Coltainville, rentré
(Maire de Coltainville de 1959 à 1969)
- Georges GAUTHE, de Maintenon, mort en déportation à Hartheim
- Maurice GAUTIER, d’Epernon, rentré
- Daniel GENSE, de Pierrefitte-sur-Sauldre, rentré
- Maurice GUILLIER, de Nogent-le-Rotrou, rentré
- Jacques JUTEAU, de Blois, rentré
- Jean LANGLOIS, de Maintenon, rentré
- Maurice MIOULANE, de Bourges, mort en déportation à Ebensee
- Fernand MORLOT, de Florimont, rentré
- Gilbert PULVE, de Maintenon, mort en déportation
- René RESMOND, de Pithiviers, rentré
- Raymond STANCHINA, de Lignères, rentré
- Jean TAVERNIER, de Maintenon, rentré