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Georges CLOAREC est né à Saint-Lubin-des-Joncherets (Eure-et-Loir) le 22 décembre 1923. Il est ouvrier agricole.
Engagé dans la marine en 1942. Il découvre que la « Royale » est pétainiste et crie devant ses supérieurs
« Vive la France ! A bas la collaboration ! ».
Emprisonné puis libéré, il cherche un contact avec la Résistance. Il est adopté par les FTP-MOI (1).
Il participe à des actions où il couvre la retraite de Marcel RAYMAN, Celestino ALFONSO et Thomas ELEK.
Le 12 novembre 1943, une équipe est chargée d’attaquer un transporteur de fonds de la Wehrmacht rue Lafayette. L’affaire tourne mal.
Robert WITCHITZ abat un des Allemands, Rino DELLA-NEGRA en blesse un autre. Ils s’emparent des sacoches quand des policiers français interviennent :
quatre sont blessés par Rino qui est grièvement touché.
Le jeune homme est capturé. WITCHITZ, plus légèrement atteint, parvient à s’enfuir mais est finalement arrêté rue de Provence.
Le lendemain, Georges CLOAREC, qui avait rendez-vous avec Robert WITCHITZ est interpellé (2).
Traduit devant le tribunal du Gross-Paris à partir du 18 février 1944, Georges CLOAREC est condamné à mort parmi 23 FTP-MOI et fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944.
La propagande nazie tenta d’exploiter cette situation en créant « L’Affiche Rouge », espérant porter le discrédit sur la Résistance.
C’est l’effet inverse qui se produisit.
D’abord inhumé à Ivry-sur-Seine, Georges CLOAREC fut transféré à La Madeleine-de-Nonancourt (Eure) où une rue porte son nom. Il figure sur les monuments aux morts de Saint-Lubin-des-Joncherets et de La Madeleine-de-Nonancourt.
Le nom de Georges CLOAREC est inscrit sur le monument à la mémoire des résistants et otages fusillés au Mont-Valérien, réalisé par Pascal CONVERT en 2002.
Texte de la dernière lettre de Georges CLOAREC adressée à Louis et Hélène CLOAREC et à leur fils René, domiciliés à Alfortville. Il y cite l’once Georges et la tante Marie : Georges et Marie LAIGNEL avec lesquels il repose au cimetière de La-Madeleine-de-Nonancourt.
« Chers oncle et tante,
Je vous écris ces deux mots pour vous faire savoir que je vais être fusillé tantôt à trois heures.
Mais il ne faut pas pleurer, car pour moi, cela ne m’a rien de savoir que dans sept heures je serai fusillé. J’ai fait mon devoir de soldat.
Cher oncle, je te fais savoir que j’ai écrit à Papa, mais je ne leur ai pas dit que je devais être fusillé, tu n’auras qu’à leur faire savoir gentiment,
ce serait trop dur pour eux que de leur apprendre cela brutalement.
Surtout fais bien attention, quand tu le diras à mon oncle Georges et à ma tante Marie, de ne pas les choquer de trop.
Souhaite bien le bonjour aux camarades de ma part.
Je vous quitte pour la vie.
Votre neveu et cousin qui vous aime.
Georges.
Il n’est rien de plus beau que de mourir pour la France. Adieu. »
(1). FTP-MOI : Francs-Tireurs et Partisans – Main d’Oeuvre Immigrée, groupes FTP constitués principalement d’étrangers, très actifs, souvent chargés des actions les plus dangereuses. Les FTP-MOI du secteur parisien sont à compter de juillet 1943 sous le commandement de Joseph EPSTEIN. Missak MANOUCHIAN est sous ses ordres, il commande lui-même une cinquantaine de combattants.
(2). Marcel RAYMAN (20 ans), Celestino ALFONSO (27 ans), Thomas ELEK (19 ans), Robert WITCHITZ (19 ans) et Rino DELLA-NEGRA (20 ans) sont parmi les fusillés du 21 février 1944.
D’après le témoignage de Richard PHILIPPE, l’ouvrage de Philippe GANIER-RAYMOND « L’Affiche rouge », publié en 1975 et les précisions apportées par Axel CLOAREC, arrière-petit-fils de Louis CLOAREC.
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