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René PERROUAULT (1896-1941)

Portrait de René PERROUAULT

René PERROUAULT est né dans le 6e arrondissement (1) de Paris le 27 décembre 1896, d’un père jardinier et d’une mère ménagère, domiciliés à Levallois. Ouvrier tourneur, syndiqué en 1915, il se construit par lui-même une culture politique.

Mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, René PERROUAULT est affecté en 1916 aux établissements militaires de Bourges. Là, il fréquente les courants pacifistes et devient trésorier des Amis du journal Ce qu’il faut dire, créé par Louis LECOIN.

En 1921, René PERROUAULT adhère à la Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC) ; il devient un des cadres, formé à l’école léniniste de Bobigny et à Moscou vers 1930. Il est membre du comité central du Parti entre 1926 et 1932. Militant syndicaliste très actif, il exerce d’importantes responsabilités locales et nationales, notamment le secrétariat de la Fédération CGT des produits chimiques de 1936 à 1939.

Après la dissolution de la Fédération en décembre 1939, René PERROUAULT poursuit son activité dans la clandestinité. Arrêté en avril 1940, il parvient à s’évader à la faveur du désordre qui submerge le pays au moment de l’exode et de la défaite. Le 5 octobre, de nouveau arrêté, René PERROUAULT est interné au sanatorium d’Aincourt, près de Mantes-la-Jolie, fraichement réquisitionné pour devenir un centre d’internement pour les militants communistes, puis transféré deux mois plus tard à l’Abbaye de Fontevraud, près de Saumur, puis à la centrale de Clairvaux dans l’Aube. Le 14 mai 1941, René PERROUAULT quitte Clairvaux pour le camp de Choisel à Châteaubriant. Jean POULMARC’H, fusillé le 22 octobre 1941, suit le même parcours.

La politique de répression engagée par l’occupant ne baisse pas d’intensité : le 15 décembre 1941 voit une nouvelle vague de fusillades avec l’exécution de 95 otages, communistes pour la très large majorité: 69 au Mont-Valérien (2), 13 à Caen (3), 4 à Fontevraud, 9 à la Blisière, sur la commune de Juigné-les-Moutiers, près de Châteaubriant. Parmi ces derniers figure René PERROUAULT, aux côtés d’Adrien AGNES, Louis BABIN, Paul BAROUX, Raoul GOSSET, Fernand JACQ, Maurice PILLET, Georges THORETTON, Georges VIGOR.

Le corps de René PERROUAULT est d’abord inhumé à Casson, au nord de Nantes, puis rejoint le caveau de la famille de sa mère, à Dammarie (Eure-et-Loir) (4), là où vivaient ses grands-parents. Les obsèques solennelles de René PERROUAULT ont lieu le 17 juin 1945, en présence notamment de deux évadés du camp de Voves Gilbert FEMEAU, secrétaire du Secours Populaire en Eure-et-Loir et Jean SALAT (5), secrétaire adjoint du Parti Communiste en Eure-et-Loir.

Chaque année, à Dammarie, à la mi-décembre, la Fédération Nationale des Industries Chimiques (FNIC-CGT) et l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt rendent hommage à René PERROUAULT.

(1). Etat-civil de la ville de Paris, René Ernest PERROUAULT est né rue Jacob, 6e arrondissement. La biographie présentée dans le Dictionnaire biographique des Fusillés, sous la direction de Claude PENNETIER indique le 11e.

(2). Parmi eux, Gabriel PERI (1902-1941), journaliste à L’Humanité.

(3). Parmi eux, Lucien SAMPAIX (1899-1941), secrétaire général du journal L’Humanité.

(4). Dans Ceux de Châteaubriant, Fernand GRENIER indiquait Dannemarie dans l’Oise. L’erreur est encore présente dans la réédition de 1995.

(5). Jean SALAT est le pseudonyme de Lazare SCLARSTCHICK, interné à Châteaubriant puis à Voves d’où il s’évade dans la nuit du 5 au 6 mai 1944.

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