Logo et bannière du site A.R.M.R.E.L.

> Lieux de Mémoire > Voves > Moutiers-en-Beauce > 11 août 1944

Poème rédigé par l'instituteur de Prasville pour l'inauguration de la plaque à la mémoire de René FOUSSARD.

11 août 1944

Photographie de René FOUSSARD

La chaleur sur la plaine écrasait les champs plats.
On entendait au loin le bruit sourd des combats.
La radio qui vibrait de nouvelles ardentes, les avait avertis.
Les mains toutes brûlantes, le regard dur et gai,
ils ont pris des fusils.
Ça s’est fait simplement. Calmes, ils sont partis.

Les femmes, les enfants, les mères dans les caves,
Pressentaient les dangers que couraient tous ces braves.
Ils étaient quinze ou vingt, de hardis compagnons,
Avec quelques fusils et peu de munitions.
Un seul désir au cœur : se battre avec le boche,
Redevenir le chien qui mord et qui s’accroche
Après avoir été du troupeau que l’on tond,
Redevenir des hommes en face du Teuton.

Ils croyaient que les tanks, marée occidentale,
Envahissaient les champs de leur vague infernale.
Ils croyaient tout près d’eux les alliés attendus.
Ils sont partis trop tôt, cela les a perdus.

Contre leur petit poste installé dans la gare,
Toute une formation surgit : c’est la bagarre.
Une lutte inégale, ardente et sans merci,
De vingt chiens de berger contre cent loups nazis.

Des livres nous diront les dernières souffrances
Des quatre prisonniers. Assoiffés de vengeance,
Les boches ont frappé. Silencieux sous les coups,
Ils firent leur calvaire, héros jusqu’au bout,
Pensant, sous la douleur, à des êtres aimés.

Et le soir, contre un mur, sont morts assassinés
Par un horrible tueur : Brigot, Loiseau, Lejars
Et notre instituteur : Monsieur René Foussard.

Léon DESDOIGT

> Lieux de Mémoire > Voves > Moutiers-en-Beauce > 11 août 1944