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Photographie de Francis DABLIN

Francis DABLIN (1896-1991)

Engagé volontaire dès le début de la Première Guerre mondiale, Francis DABLIN reste sous les drapeaux pour la durée de la guerre. Blessé à trois reprises, il fait partie de cette génération marquée par la « Grande Guerre ».
Ouvrier d’usine, puis employé communal, Francis DABLIN est surtout connu comme moniteur d’éducation physique auprès de l’Espérance Drouaise.
En juin 1940, les bombardements meurtriers qui touchent la ville de Dreux jettent la famille DABLIN sur les routes de l’exode. Rapidement, il faut rebrousser chemin : les ponts sur la Loire sont coupés.

Très vite, Francis DABLIN se lance dans des actions de résistance. Il est très vite rejoint par son fils Maurice, alors âgé de quinze ans. Sabotages de lignes téléphoniques, dégradation d’affiches de propagande, distribution de tracts accompagnent les petites vexations infligées à l’occupant comme une peau de lapin malicieusement placée dans le sapin de Noël installé en grande rue par les Allemands.
Peu à peu, la Résistance drouaise s’étoffe et s’organise autour de Francis DABLIN « Mathurin » et de l’avoué Pierre JULY « Claude ». Le recrutement se fait parmi les relations proches, on rejoint DABLIN parce qu’il est un homme tout aussi décidé que prudent. Les activités se multiplient avec l’aide aux réfractaires et la fourniture de faux papiers.
Dénoncé, Francis est arrêté le 8 novembre 1943 avec Emile CAILLEAUX. Les Allemands perquisitionnent, ne trouvent rien, et faute de preuves et d’aveux, doivent se résoudre à relâcher les deux hommes.

Au lendemain du débarquement, le groupe DABLIN participe à la réception du parachutage de Crucey le 11 juillet. Quelques jours plus tard, la résistance drouaise réussit à détruire le viaduc de Chérisy, empêchant les Allemands d’acheminer des troupes et du matériel vers le front de Normandie.
Traqués, Francis et Maurice DABLIN, Emile CAILLEAUX, Joseph BERGERON s’évanouissent dans la nature. Des sympathisants les aident à se cacher. Le 25 juillet Francis et son fils échappent à une arrestation, mais André LORTIE, qui les a aidés est interpellé.

Le 16 août 1944, les troupes allemandes ont évacué Dreux et les FFI investissent la ville, sans combat. Francis DABLIN et Jean GASPARD s’efforcent d’éviter une épuration excessive animée par des résistants de dernière minute.
Le 1er septembre, Francis, âgé de 47 ans, et Maurice, 19 ans, s’engagent au 1er Bataillon d’Eure-et-Loir. Ils participent aux combats des poches de l’Atlantique.

La paix revenue, Francis DABLIN est un acteur important de la mémoire de la Résistance locale, notamment au sein de l’A.N.A.C.R. En 1963, « Mathurin » publie un recueil de souvenirs intitulé « Les années les plus longues ». Il participe également à la vie municipale auprès de Maurice VIOLLETTE et Jean RASTEL jusqu’en 1965.

Francis DABLIN s’est éteint le 5 mai 1991.

'Les années les plus longues'
« Les Années les plus longues », recueil des souvenirs de guerre de Francis DABLIN, préfacé par Silvia MONFORT, paru en 1963.

Le 14 juillet 1995, à l’initiative de Charles CHARDIN, responsable de la section locale de la F.N.D.I.R.P., la municipalité de Dreux inaugure la rue Francis DABLIN avec l’indication « Mathurin dans la Résistance ».

Plaque de rue Francis DABLIN

Le 8 mai 2003, le nom de Maurice DABLIN, disparu le 18 juin 2002, est associé à celui de son père. La rue est de nouveau inaugurée et prend la dénomination de « Rue Francis et Maurice DABLIN, anciens résistants ».

Maurice DABLIN Plaque de rue Francis et Maurice DABLIN

En 2011, la création d’une nouvelle artère, l’avenue Jean HIEAUX, amène une modification de la voierie et entraîne la disparition de la rue Francis et Maurice DABLIN. La nouvelle avenue relierait « symboliquement la Résistance à l’amitié franco-allemande ». Le nouveau rond-point prend le nom de « Francis et Maurice DABLIN » et toute référence à leur histoire, à notre histoire, s’efface.

Rond-point 'Francis et Maurice DABLIN'

Remerciements à la famille DABLIN et à Martine CHATENOUD pour les photographies des plaques de rue. Les documents d’époque sont tirés d’archives privées.

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